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Nécessaire adaptation à l’accélération des rotations sectorielles
information fournie par Les sélections de Roland LASKINE 03/10/2025 à 13:51

Un trader vu de dos (Crédits: Adobe Stock)

Un trader vu de dos (Crédits: Adobe Stock)

Le 02 octobre 2025

La semaine dernière je me suis hasardé à ressortir les maigres connaissances philosophiques que je possède en citant Socrate qui nous rappelle que la seule chose dont on peut être certain, c'est de « ne rien savoir ». Pour illustrer mon niveau de compréhension de ce qu'il se passe aujourd'hui en Bourse, il aurait été moins prétentieux de reconnaître, sans détour, que je pédale complètement dans la semoule ! Cependant comme tout boursier qui se respecte, je continue de faire preuve de pragmatisme en cherchant à profiter de la hausse, même si ses causes profondes m'échappent autant qu'elles me fascinent.

Car, tout de même, comment expliquer que le CAC 40 ait allégrement dépassé les 8.000 points cette semaine, alors que la France est au bord du gouffre ? Que les indices américains continuent de courir de record en record alors que la plupart des administrations fédérales sont bloquées par le « shutdown », faute d'accord sur le budget ? Et, surtout, que l'or censée traduire l'inquiétude des détenteurs de capitaux franchisse tous les jours de nouveaux sommets, exactement dans la même direction des actions ayant pourtant besoin de visibilité pour s'épanouir ? Faut-il encore parler des droits de douane considérés par tous les experts comme un poison mortel pour l'économie mondiale ?

Laskine

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Comme en Bourse, tout vient des Etats-Unis, la solution de l'énigme du jour réside peut-être dans la maxime si chère aux Américains, la fameuse « so far, so good ». Traduction : jusqu'ici tout va bien, on peut continuer… Plutôt que d'essayer de faire la synthèse de tous les problèmes auxquels le marché est confronté, les investisseurs ont décidé de passer toute l'actualité au filtre unique de la réaction de la Fed aux événements du moment. La question n'est pas de savoir si les nouvelles sont bonnes ou mauvaises d'un point de vie économique, mais de savoir si elles vont ou pas inciter la Fed à poursuivre, voire à accélérer, la baisse de ses taux directeurs. Ainsi, le « shutdown », qui n'a objectivement rien de positif, est interprété par les investisseurs comme une incitation de la Fed à détendre les taux que façon à soutenir l'économie qui pourrait souffrir de la situation. C'est la même chose pour la dégradation rapide du marché du travail aux Etats-Unis, qui constitue, elle aussi, une incitation directe de la Fed à soutenir la croissance. En d'autres termes, le vieux principe du « bad news is good news » a clairement repris du service.

L'interprétation systématiquement positive par Wall Street de toutes les nouvelles se répercute sur le marché européen, avec une aisance déconcertante. L'optimisme dont continuent de faire preuve nos lointains cousins d'Amérique, se transmet d'autant plus facilement que les actions européennes se traitent à un niveau très raisonnable de l'ordre de 18 fois les profits attendus pour 2025. La dynamique boursière est visible, mais le caractère tenu de la hausse des cours change le comportement des investisseurs. L'heure n'est plus aux prises de positions de long terme basées sur l'analyse fondamentale des sociétés, mais à l'accélération des rotations sectorielles qui incitent à prendre des bénéfices le plus rapidement possible de peur d'être pris à contre-pied par un retournement toujours possible de l'humeur du marché.

C'est exactement ce que nous avons fait cette semaine. Ce mercredi, dans le portefeuille Offensif, nous avons concrétisé l'essentiel de nos gains sur Emeis (ex-Orpea) qui ont atteint 28% au cours du seul mois de septembre. Nous avons ensuite cédé 25 actions de l'avionneur européen Airbus, avec, là aussi, une très belle plus-value à la clé, ainsi que 150 actions ArcelorMittal qui peinent à reprendre le chemin de la hausse. Le reste de la ligne STMicroelectronics a par ailleurs été coupé. Quelques arbitrages ont également été réalisés dans le portefeuille Défensif, avec des prises de bénéfices sur 1 000 actions Orange et 90 actions Dassault Aviation. Nous avons cependant préféré couper la position prise sur l'opérateur de télécom néerlandais Royal KPN dont le comportement reste décevant. Dans notre sélection d'ETF, nous avons pris nos profits sur le tracker Amundi PEA Nasdaq 100 qui a beaucoup monté, ainsi que sur 1000 parts du tracker Amundi PEA MSCI Chine (ex-MSCI China) et de façon plus marginale sur le reste de la position prise sur les valeurs moyennes américaines au travers du tracker Amundi Russell 2000.

Ces différents arbitrages nous ont permis de continuer à coller à l'évolution des indices européens, notamment au CAC 40 qui a retrouvé cette semaine ses meilleurs niveaux depuis les six derniers mois. Sur cette période, correspondant au redressement des valeurs françaises après leur plongeon du mois de mars, les graphiques ci-joints montrent que nos portefeuilles PEA ont largement surperformé l'indice de référence de la Bourse de Paris, à l'exception du Défensif. Ce dernier doit se contenter d'une progression plus modeste de 3% en raison de notre choix ayant consisté à conserver une part importante de liquidités ne nous ayant pas permis de pleinement bénéficier du rebond général du marché (+6% pour le CAC 40 sur les six derniers mois). Nos sélections d'ETF Monde PEA et de fonds ISR continuent de faire la course en tête, mais le rattrapage le plus spectaculaire est celui du portefeuille Offensif ayant bénéficié ces dernières semaines des arbitrages effectués en direction des valeurs petites et moyennes.

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Stratégie pour les semaines à venir ? Ce jeudi 2 octobre nous avons procédé à plusieurs achats destinés à renforcer les positions dans le secteur pharmaceutique européen jusqu'à présent peu représenté dans les portefeuilles. Les récentes annonces de Donald Trump destinées à favoriser la baisse des prix des médicaments aux Etats-Unis profitent paradoxalement aux valeurs pharmaceutiques européennes dans la mesure où elles écartent de nouvelles mesures protectionnistes. Dans le portefeuille Offensif, nous avons acquis 600 actions de la biotech Medincell spécialisée dans le traitement de la schizophrénie sous forme de produits injectables à action longue et dans celui des inflammations post-opératoires. Achat également de 7 000 actions Euroapi, le spécialiste français des principes pharmaceutiques actifs pour le compte des industriels du secteur. Le groupe, qui a été confronté à de nombreuses difficultés d'ordre industriel, est en voie de redressement, avec une situation financière nettement plus assainie. Nous avons également pris position sur le groupe néerlandais ASML, leader mondial des équipements destinés à l'impression des circuits imprimés. Dans le Défensif, nous sommes revenus sur Dassault Systèmes et Christian Dior qui avaient été sortis du portefeuille début 2024. Les positions prises sur Schneider Electric ont été renforcées, en raison du leadership pris par le groupe français dans le domaine très porteur de l'alimentation en énergie des centres de traitement informatique et de stockage des données. Dans la sélection d'ETF Monde, nous avons augmenté de façon ponctuelle notre exposition aux trackers indexés sur l'Eurostoxx 50 et le CAC 40 qui disposent à court terme d'un bon potentiel de rattrapage par rapport à Wall Street.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

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